la bande-dessinée, une séquence d’images

un objet : un strip, une planche, un livre qui raconte quelque chose à l’aide d’une
séquence (une suite) d’images
.

Une bande-dessinée raconte quelque chose, on parle de narration.

Ce qui est raconté peut-être réellement arrivé ou expliquer le réel,
on parle alors de documentaire (comme pour les films);
ou bien c’est une histoire, on parle alors d’ oeuvre de fiction.

 

Lakish

Les images traversent les années.
Vers 700 av. JC,  le roi de Ninive fait réaliser dans son palais, en Irak, une frise en bas-relief allant du sol au plafond d’une des salles de son palais pour raconter l’exil de la population de Lakish emmenée par les Assyriens qui se sont emparés de la ville.

Un document Assyrien raconte ce qu’aurait exprimé le roi : « par la force des armes et la force de mon pouvoir, j’ai pris 46 cités (…) De ces endroits j’ai capturé et ramené 200 156 personnes, des vieilles et des jeunes, des hommes et des femmes, ainsi que des chevauxet des mules, des ânes et des chameaux, des boeufs et des moutons, une multitude innombrable ».

Le succès de la campagne assyrienne est consigné et gravé sur ce bas-relief, d’une hauteur d’environ
2,5 mètres. Cette frise, à l’origine peinte de couleurs vives allait du sol au plafond d’une des salle du palais.

Les premières scènes* représentent l’armée d’invasion en marche;


puis vient la bataille sanglante dans la ville assiégée;


les morts, les blessés et les colonnes de réfugiés;


et enfin le roi victorieux.

Tel le metteur en scène d’un film de guerre de propagande, le sculpteur nous montre la campagne de Lakish comme un exercice militaire exécuté à la perfection.

La frise, est organisée en bande et non en cases; tout comme la broderie de Bayeux, ou les rouleaux japonais. Elle propose un déroulement fluide du récit, alors que la case évoque un récit davantage syncopé.

 

Syntaxe et narration

Pour construire son discours, l’auteur cherche des moyens d’expression efficaces :
il faut pouvoir accentuer le rythme de l’action, rendre plus vivant le récit.

Les artistes du Moyen Âge ont vécu à une période de grande effervescence scientifique et de recherches sur la perception visuelle. Ceci a sans doute joué un rôle dans l’élaboration d’un langage graphique dont la syntaxe est toujours utilisée aujourd’hui par les dessinateurs de bandes dessinées.

Manuscrit, 395 x 295 mm<br /> Vers 1480-1485, Paris

La Légende dorée de Jacques de Voragine, Manuscrit, 395 x 295 mm,vers 1480-1485, Paris

 

 

Aujourd’hui, la bande-desinée se compose sous forme d’une succession d’images séparées dans des formes rectangulaires. Chaque image fixe un moment fugitif qui suppose une suite.

 

Benjamin Rabier, « La Mouche », La Jeunesse illustrée, n° 15, 7 juin 1903. Source : Töpfferiana

Les éléments d’une BD

La planche : en bande dessinée, une planche est le terme utilisé pour désigner la page.

Les marges : sur notre planche, on commence par placer des marges, en haut, en bas, à droite et à gauche. Ce sont des zones blanches sans dessin, ni texte ni personnage.

Les cases, ou vignettes : la case est un cadre dans lequel on place le dessin et le texte.
C’est dans les cases que se raconte l’histoire. Chaque case fige un moment de l’histoire.

Les bandes, ou strips : la bande est une succession de plusieurs cases qui prennent toute la largeur de la planche. En anglais, on appelle cela un strip.

Les gouttières : l’espace (généralement blanc) qui sépare deux cases est appelé gouttière.

La page : Une page accueille généralement deux planches, une sur son recto et l’autre sur son verso.

L’album : toutes les pages sont rassemblées et reliées en un livre. On parle d’album.

 

* bas-relief : ouvrage de sculpture où les objets représentés ont peu d’épaisseur et sont en partie dans le bloc.

* scène : évènement comptant une unité de temps et de lieu